La Star Academy fait son grand retour le samedi 15 octobre sur TF1. Bide ou succès ?
Le retour de la Star Academy, c’est pour bientôt ! Nous connaissons désormais la date : le samedi 15 octobre à 21h10 sur TF1.
Longtemps critiquée par la profession, l’émission a tout de même vu naître de nombreux talents qui connaissent aujourd’hui une popularité plus ou moins notable : Jenifer, Oliva Ruiz, Elodie Frégé, Sofia Essaïdi, Quentin Mosimann… sans oublier le regretté Grégory Lemarchal.
A l’heure des réseaux sociaux, ce retour à l’antenne est pourtant controversé. « Pas la même époque » diront certains, alors que d’autres plus nostalgiques adhèrent à ce retour. Bonne ou mauvaise idée ? Décryptage !
L’atout nostalgie
S’il y a une des raisons au retour de la Star Academy, c’est bien la nostalgie. Et TF1 l’a bien remarqué : les émissions anniversaires célébrant les 20 ans de la première diffusion sur la première chaîne d’Europe (à l’époque!), ont su attirer les téléspectateurs. Notamment la fameuse ménagère, enfin, « la personne responsable des achats », comme on l’appelle désormais : +40% de parts de marché pour le premier rendez-vous.
Il ne faut pas se leurrer : ce n’est pas dans l’habitude de TF1 de sortir des confettis et 8 heures d’archives pour célébrer l’anniversaire d’une émission. Il s’agissait là d’un « test », voué à acter le retour ou non du plus célèbre des télé-crochets. Résultat concluant donc, puisque que quelques mois plus tard, un communiqué nous annoncera le retour officiel de l’émission.
Mais pourquoi cette nostalgie ? A priori pour plusieurs raisons :
- Il n’y a plus aujourd’hui à la télévision, de télé-réalité d’enfermement. Le concept, qui s’est éteint avec la dernière saison de Secret Story (2017) a probablement encore de beaux jours devant lui, s’il est « bien » utilisé dans son époque, et qu’il correspond donc aux attentes des téléspectateurs de 2022 : couplage aux réseaux sociaux, « feuilletonnage » de la réalité etc …
- Le château de Dammarie-les-lys est devenu mythique. Le simple fait de retrouver cet endroit qui a connu tant de rebondissements télévisuels, attire autant qu’il intrigue. Notamment parce que la demeure a aussi été au coeur d’une affaire judiciaire entre l’ancienne production de l’émission et le dernier acquéreur de la bâtisse. Comment sera ce château ? Retrouverons-nous nos repères ? Quel sera l’impact émotionnel ? Le mystère reste entier…
- Il n’y a plus de télé-crochets amateurs. Les dernières années appartenaient aux grandes voix : « The Voice », « Incroyable talent » (et encore…), « Prodiges »… C’est sûr que la cassure était évidente avec les « Nouvelle Star » ou « Star academy » de l’époque, mais finalement, et bien, ils chantent tous trop bien. Quid des amateurs qu’on voit évoluer, grandir, s’améliorer, être jetés dans la gueule ce grand méchant loup que sont les millions de téléspectateurs attendant de voir trébucher leurs apprentis d’une saison, et en direct.
- Le direct justement. Hélas presque disparu de la télévision française, ce format reste l’un des favoris des téléspectateurs. Les imprévus se transforment souvent en moments cultes, les fausses notes en autant de raisons d’aimer ou détester le programme, mais au final d’en parler à la machine à café.
TF1 a donc raison de relancer le programme, car il combine tout ce que nous avons perdu ces dernières années : fraîcheur, spontanéité et bienveillance. Mais ces valeurs sont-elles encore vraiment compatibles avec les téléspectateurs d’aujourd’hui ? Nous le saurons probablement dès le deuxième prime (le premier attirant l’effet curiosité).
Le risque dans une époque qui a changé
Et oui nous changeons, tant dans nos envies que dans notre mode de consommation.
Déjà, les anciens téléspectateurs de la Star Academy, ceux qui sont à priori les plus faciles à faire revenir, ont grandi : 30, 40 ans et plus … Alors à qui s’adressera ce retour de la Star Academy ? C’est tout l’enjeu du succès. A priori, comme 100% des émissions elle s’adressera à ce.tte fameus.e responsable des achats, celui ou celle qui rend les écrans publicitaires plus rentables. La cible semble donc plutôt bien choisie 😉
Néanmoins, on le voit depuis des années, cette cible adopte de nouveaux modes de consommations, notamment la vidéo à la demande, mais aussi aspire à de nouveaux programmes dont la fiction : Replay, Netflix, Amazon Prime Video, Disney+… en sont de bons exemples. Alors comment concilier tout cela avec un programme d’il y a 20 ans ? En narrant l’histoire, la vie de nos nouveaux candidats. Et TF1 semble l’avoir compris, car on lit entre les lignes que la nouvelle quotidienne de l’émission, qui fera donc bien son retour sur la première chaîne, sera un format court et 100% images. Pas d’animateur, une voix-off discrète, place à l’histoire. On peut imaginer qu’à la façon de « Secret Story », la vie dure de nos apprentis chanteurs sera scriptée tel un feuilleton. C’est d’ailleurs ce dernier format, qui fait depuis quelques années maintenant, les meilleures audiences en access prime-time (19-20h, « Demain nous appartient »).
On entend souvent dire également, que la Star Academy ne serait pas ce qu’elle était jadis, sans les « stars internationales » qui venaient sur le plateau du Prime-time. En fait, je crois que l’on se souvient plutôt de quelques moments rares, mais que l’on oublie la programmation récurrente de personnalités francophones telles que Michel Sardou, Dany Brillant, Serge Lama, Liane Foly, Roch Voisine etc… Alors certes, le programme devra « prouver » sa capacité à fédérer encore les célébrités d’outre-atlantique, mais pourra-t-on parler vraiment parler d’échec le cas échéant ? Je ne crois pas. La production annonce déjà de nombreux participants, bien francophones eux, mais qui sont en fait ceux qui vendent le plus aujourd’hui : « Kendji Girac, Pomme, M. Pokora, Adé, MIKA ou encore Tayc. On y retrouvera aussi des noms phares du rap comme Gims, Dadju, Soprano ou Naps. Egalement invités de l’émission, Michel Polnareff, Julien Clerc et Véronique Sanson ».
Alors bide ou échec pour le retour de la Star Academy ?
C’est en tout cas un pari risqué, et TF1 ne s’en cache pas. Avec une « première saison » de cette nouvelle mouture 2.0 de seulement 6 semaines, on est sur une durée bien plus courte que toutes les saisons d’antan. On nous dira que c’est à cause de la Coupe du Monde de football, mais c’est bien un aveu de faiblesse (ou de sagesse ?) de la première chaîne.
Le risque est trop important, les moyens engagés colossaux, et le résultat attendu trop incertain.
A l’heure où les prime-time du week-end n’attirent désormais plus que 3-4 millions de téléspectateurs pour des parts de marché atteignant difficilement plus de 20%, il faudra se résoudre à accepter une diminution de près de 50% des audiences de l’époque (cf. Audimat des différentes saisons de Star Academy). Il reste un espoir malgré tout : les programmes qui sont vraiment « dans leur temps », et ils sont rares, parviennent encore attirer plus de 8 millions de téléspectateurs, comme récemment la saison 2 de HPI avec Audrey Fleurot.
Nous pouvons ainsi considérer que la nouvelle saison sera un succès si elle parvient à attirer +25% PDM et +4,5M pour chaque prime-time et se placer en tête tous les samedis soirs. Sinon, le pari sera perdu.
On souhaite bonne chance au retour de la Star Academy et à tous ses candidats !
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